Nouvelle législation : le délit de mise à disposition d’instruments de facilitation de la fraude fiscale décrypté

La loi de finances pour l’année 2024 a introduit une mesure significative dans le paysage juridique français en matière de lutte contre la fraude fiscale. Avec la création du délit de mise à disposition d’instruments de facilitation de la fraude fiscale, codifié à l’article 1744 du Code général des impôts, les intermédiaires financiers et les conseillers fiscaux sont désormais soumis à une vigilance accrue.

Comprendre le délit de facilitation de la fraude fiscale

Ce nouveau dispositif a pour vocation de sanctionner toute personne qui fournit, qu’elle soit physique ou morale, des moyens, services ou dispositifs pouvant aider un tiers à se soustraire aux obligations fiscales françaises. Cela concerne notamment l’ouverture de comptes auprès d’organismes établis à l’étranger, l’interposition d’entités pour masquer les véritables bénéficiaires ou encore la fourniture de documents falsifiés.

Les sanctions encourues

Les sanctions prévues par ce nouveau délit sont loin d’être négligeables. Une personne reconnue coupable encourt jusqu’à trois ans d’emprisonnement et une amende pouvant atteindre 250 000 euros. Si l’infraction est commise via un service de communication au public en ligne, ces peines peuvent être alourdies jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et une amende allant jusqu’à 500 000 euros.

L’impact sur les professionnels du secteur

Cette législation renforce considérablement les responsabilités des professionnels du droit et du chiffre. Désormais, ils devront faire preuve d’une diligence particulière pour s’assurer que les conseils et produits qu’ils proposent ne puissent pas être utilisés à des fins frauduleuses. Il leur incombe donc d’évaluer scrupuleusement les risques liés aux schémas fiscaux élaborés pour leur clientèle.

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