L’avocat dans le métavers : de la science-fiction ?

Favorisée en grande partie par la crise sanitaire, la numérisation des sociétés se fait de plus en plus prégnante. Le métavers en est un exemple concret ; et cette technologie pourrait bien révolutionner les rapports sociaux et professionnels. Pour les entreprises qui font le choix de migrer dans le métavers, l’idée est d’être plus accessible à leur clientèle. Si la méthode semble faire sens pour certains métiers, qu’en est-il de la profession d’avocat ?

Le métavers expliqué brièvement

Avant d’aborder l’opportunité pour les cabinets d’avocat d’amorcer le virage du métavers, précisons les contours de cette technologie. Combinaison de « méta » et « univers », le métavers désigne en fait un univers virtuel. Il s’agit d’une forme avancée d’informatique, d’un univers numérique où les utilisateurs sont appelés à interagir. Le métavers s’apparente à un monde parallèle qu’il est possible de percevoir visuellement, où les avatars ont des interactions.

Factuellement, le métavers n’existe pas indépendamment de la réalité. Au contraire, c’est un condensé de monde physique, de cyberespace, de mondes en 3D, de réalité virtuelle, etc. Cette technologie ne peut être revendiquée comme étant la propriété d’une entité. Elle se caractérise par un nombre illimité d’utilisateurs, opérant de manière individuelle et collective. Pour les entreprises, les cabinets d’avocat en l’occurrence, le métavers représente une opportunité.

L’avocat dans le métavers, quand les cabinets d’avocat prennent une autre dimension

Un cabinet d’avocat dans le métavers n’est qu’une transposition du cabinet tel qu’on le connaît physiquement, dans le virtuel. Ainsi, dans le métavers, le cabinet reprend une configuration identique à celle de ses locaux. Bureaux, espace de coworking, salle de conférence… tout est reconduit dans le virtuel, avec à la clé des interactions normales. Pour autant, si vous préférez vous déplacer dans un cabinet d’avocat à Lyon et parler avec des avocats bien réels, c’est toujours possible !

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À la faveur de la technologie métavers, l’idée est de rapprocher davantage les cabinets d’avocats et leurs clients. Les précurseurs de ce renouveau entretiennent l’idée d’un monde où les cabinets d’avocat pourront, en plus d’être disponibles, opérer avec célérité et efficacité. Cette révolution facilitera l’accès au droit et les contacts avec les avocats. Pour tous les acteurs de la vie du cabinet, les clients y compris, un cabinet opérant dans le métavers est une aubaine.

Pour profiter de cette révolution, les collaborateurs du cabinet, les avocats, les clients et les visiteurs n’ont qu’à créer un avatar. Grâce à celui-ci, ils peuvent communiquer entre eux par visioconférence. C’est dire que l’avatar pourra se déplacer dans le cabinet, frapper à une porte, se servir un café, etc. Ainsi donc, le client peut s’entretenir directement avec son avocat, en toute confidentialité, avec l’assurance que les échanges se dérouleront comme dans un cabinet physique.

Certains cabinets d’avocat ont déjà acté le virage du métavers. Même si ce projet est encore à une étape embryonnaire, son potentiel de développement pour le droit paraît évident. L’avènement des NFT corrobore par ailleurs cette idée. En effet, les NFT pourraient permettre la délivrance d’un certificat d’authenticité. Ce qui pourrait sécuriser et servir pour les titres de propriété, dans l’hypothèse d’une revente. Dans un contexte où le télétravail gagne toujours du terrain, le cabinet d’avocat dans le métavers devrait faciliter la vie au sein du cabinet et le travail d’équipe entre collaborateurs.

Le cabinet d'avocat dans le metaverse

L’avocat dans le métavers : entre ambition et risques

Malgré son ambition évidente et ses avantages, l’idée du cabinet d’avocat transposé dans le métavers n’est pas sans risques. Tout en bouleversant les modes et habitudes de travail, cette technologie appliquée au droit soulève des interrogations. Comme nous le disions, chaque utilisateur est représenté par un avatar. Dès lors, ce dernier peut-il être perçu comme une extension de la personnalité juridique de son utilisateur ? Qu’en sera-t-il de la responsabilité pénale des avatars ?

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De même, dans l’hypothèse où un délit surviendrait dans ce monde virtuel, qu’adviendra-t-il de son auteur ? Le fait qu’il s’agisse d’un avatar, ayant mal agi dans un mode virtuel, suffit-il à ne pas envisager la pénalisation de l’acte incriminé ? Il est pour l’heure impossible de répondre à ces interrogations, pourtant très pertinentes. La question du règlement des honoraires d’avocat dans cet univers parallèle se pose aussi, tout comme celle des tribunaux compétents et du sort des actifs numériques détenus par les avatars.

Au regard du potentiel de développement et des possibilités qu’offre le cabinet d’avocat virtuel, nul doute que le législateur va légiférer sur le sujet, dans un futur proche. Dans tous les cas, l’avocat sera au cœur des débats, puisqu’il reste le principal acteur de ce changement.