Interdiction de revente à perte : Nouvel éclairage de la CEPC sur les articles défectueux

Une récente prise de position de la Commission d’examen des pratiques commerciales (CEPC) vient d’apporter un nouvel éclairage sur une question épineuse du droit commercial français : l’application de l’interdiction de revente à perte aux produits jugés « imparfaits ». Une décision qui pourrait avoir des répercussions considérables sur les relations entre fournisseurs et distributeurs.

L’interdiction de revente à perte et ses implications juridiques

Depuis la loi du 2 juillet 1963, la France encadre strictement la pratique commerciale consistant à vendre un produit en dessous de son prix d’achat effectif. Cette mesure a pour but de prévenir une concurrence déloyale et de protéger tant les consommateurs que les petits commerçants. Le seuil de revente à perte est calculé en prenant en compte le prix d’achat augmenté des frais annexes, tels que le transport ou certains impôts locaux. Toutefois, des exceptions existent, notamment lorsqu’il s’agit de produits dont l’état est considéré comme imparfait.

La CEPC face aux défis des produits « imparfaits »

Dans son avis récent, la CEPC a tranché une problématique complexe : celle des articles présentant des défauts et leur vente à un prix inférieur au seuil légal. Ces produits, souvent issus d’invendus ou de retours clients, posent la question de leur valeur marchande réelle. La commission reconnaît ainsi la possibilité pour les distributeurs d’ajuster le prix sans contrevenir à la loi, sous condition d’une transparence et d’une justification claire du caractère défectueux des biens concernés.

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Répercussions sur les acteurs économiques

Cette clarification par la CEPC impacte directement les stratégies commerciales des centrales d’achat et des détaillants. En permettant une certaine flexibilité dans le traitement des produits imparfaits, elle ouvre une voie pour l’écoulement légal de stocks autrement invendables. Cependant, elle impose également aux acteurs concernés une rigueur accrue dans leur mode opératoire et leurs justificatifs comptables afin d’éviter toute accusation de concurrence déloyale.