La justice française, garante de l’équité et de la vérité, se retrouve régulièrement confrontée à des épreuves de longue haleine. Des affaires marquantes par leur durée exceptionnelle interpellent sur la capacité du système judiciaire à rendre une justice efficace et pertinente des décennies après les faits.
Le temps, ennemi de la vérité judiciaire ?
Le spectre des affaires Altran et Karachi, qui ont respectivement 22 et 25 ans d’ancienneté, plane sur les principes fondamentaux de notre justice. Dans ces cas où les témoins vieillissent ou disparaissent, où les souvenirs s’estompent et les preuves se délitent, comment assurer aux justiciables un procès équitable ? Ces questions ne manquent pas de susciter le débat au sein de l’appareil judiciaire comme dans l’opinion publique.
Une monnaie d’un autre temps
Dans ces affaires, non seulement le contexte a changé – les lois, la société – mais aussi parfois la monnaie elle-même. L’exemple du passage du franc à l’euro dans l’affaire Karachi n’est qu’une illustration des multiples défis que rencontrent magistrats et avocats pour appréhender toute la complexité d’un dossier qui a traversé le temps.
Prescription : un remède nécessaire
Face à ces difficultés inhérentes au temps qui passe, la prescription apparaît comme un garde-fou nécessaire. Elle permet d’assurer que justice soit rendue en tenant compte de l’altération inéluctable des éléments de preuve et de mémoire avec le temps.
L’influence des stratégies procédurales
Cependant, il serait réducteur d’imputer la longueur de ces procès uniquement à la lenteur intrinsèque du système judiciaire. Les stratégies déployées par les avocats, souvent accusés de jouer la montre, ainsi que la complexité croissante des affaires internationales demandant une coopération entre systèmes juridiques différents sont autant de facteurs aggravants.