L’arsenal juridique des établissements de santé face aux produits de santé défectueux

Dans le domaine complexe de la santé, les établissements hospitaliers sont confrontés à un enjeu majeur : garantir la sécurité des patients tout en faisant face aux conséquences parfois désastreuses liées à l’utilisation de produits de santé défectueux. Quand la responsabilité sans faute est engagée, quelle est la marge de manœuvre juridique pour les services publics hospitaliers ?

La responsabilité sans faute du service public hospitalier

En vertu des dispositions actuelles, le service public hospitalier est tenu responsable des préjudices causés par l’utilisation de produits défectueux dans le cadre des soins prodigués, et ce, même en l’absence de toute faute caractérisée. Cette responsabilité découle directement du principe de protection du patient, pierre angulaire du système de santé français.

Les recours disponibles pour les établissements de santé

Cependant, cette responsabilité n’est pas une impasse. Les établissements ont à leur disposition deux voies de recours principales contre les producteurs : premièrement, une action basée sur la responsabilité du fait des produits défectueux, telle que prévue par les articles 1245 et suivants du Code civil ; deuxièmement, une action basée sur une responsabilité pour faute, qui peut être engagée notamment en cas d’erreur dans la conception ou la commercialisation du produit.

Action récursoire sur le fondement de la responsabilité sans faute

L’article 1245 du Code civil offre aux services publics hospitaliers un arsenal juridique leur permettant d’intenter une action récursoire contre le fabricant d’un produit reconnu défectueux. Cette action peut être initiée dans un délai maximal de dix ans après la mise en circulation du produit incriminé.

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Action récursoire pour faute du producteur

Au-delà de la responsabilité sans faute, si un défaut d’information, un manquement au contrôle qualité ou toute autre négligence peut être prouvé à l’encontre du producteur, alors l’établissement a le droit d’engager une action pour faute. Ce type d’action ne connaît pas le même cadre temporel que celui prévu par la prescription décennale et peut donc s’avérer particulièrement utile dans certaines situations.